Certainement une des plus anciennes villa romaine du terroir de Noves le Domaine du Deves anciennemnent appelé «  Valbonetta » a prit toute son envergure lorsqu’il est devenu , l’arrière-fief de l’Évéché d’Avignon. En effet le territoire de Noves étant très étendu, les Évèques d’Avignon nommèrent des Viguiers, ou Bayles pour la gestion des arrières-fiefs. C’est l’archevêque François BORDINI qui fait ériger par un acte du 18 août 1604 le château du Deves dit de « Valbonetta » à proximité de l’ancienne bergerie , la propriété comprend alors 14 saumées de terre en faveur du capitaine Denis Roux qui sera redevable d’un écu /saumée de terre.
Le domaine passe ensuite dans les mains de la famille Senchon de Bournissac en 1719. Venue d’Italie au 16ème siècles les Senchons sont des roturier qui s’anobliront par des actes militaires en faveur de l’église et par un travail considérable dans la gestion des terres. François Seigneur du Deves et de Bournissac était avocat au parlement d’Aix en Provence. Cette famille va développer le DEVES sur plusieurs générations .
Au cimetière de Noves , nous retiendrons Antoine Senchon de Bournissac qui sous le règne de Napoléon avait rédigé un mémoire sur l’extraction et le raffinage du sucre de raisin en 1810. Anticoncordataire, il fut emprisonné par Napoléon puis libéré sous l’influence de ses amis Chaptal et Parmentier . Il continua de développer la vigne et les expérimentations à Noves jusqu’à sa mort en 1846. Son mémoire portait l’épitaphe «  éloigné de vous, je me suis préoccupé de ce qui peut vous être utile ».

On retrouve dans le célèbre livre de botanique «  la Maison de Campagne » de Aglaé Adanson en 1836 un commentaire à la page 522 disant :

Vin de malvoisie, fait en France. Je croirais faire tort aux amateurs , en ne leur disant pas qu’ils peuvent se procurer chez Mr de Bournissac, propriétaire à Noves ( Bouches du Rhône) , un vin de liqueur délicieux , imitant celui de Malaga ; tout à fait naturel, très limpide, se conservant indéfiniment et moyennant un prix très modéré ; Mr de Bournissac en récolte aussi qu’il nome Xeres sec , excellent pour l’entremets et de bonne garde. Il ne faut pas confondre ces vins avec ceux qu’on « fabrique », leur bonté n’est due qu’à la qualité des vignes et au soin du propriétaire.

Sans descendance directe Le domaine deviendra par la suite la propriété de la famille de Marc Mielly  Historiographe de noves et membre fondateur de la cave coopérative de Noves, il en sera d’ailleurs le président de 1937 et jusqu’à sa mort en 1956. Ayant vendu le Deves le 30 avril 1938 au général Clémençon  c’est la veuve de ce dernier qui revendit en deux parties le domaine en 1955. D’une part la famille Lalleman Robert  fondatrice du prestigieux restaurant «  l’Auberge  de Noves » d’autre part la famille  Maltinti Raoul acquéreuse de la partie agricole.

Ces deux familles travaillent actuellement en collaboration étroite. La mise en avant du vin produit sur le domaine vient compléter une gamme de produit du terroir déjà mit en évidence par la cuisine de Robert Lalleman . L’élevage de certaines bouteilles se fait dans la vieille cave du château des Bournissac.
Trois générations s’inscrivent donc sur ce vignoble . Lors de l’acquisition du domaine en 1955 quelques hybrides et quelques raisins de cuve sont encore présent mais la famille Maltinti choisit d’arracher et de replanter des cépages comme le grenache , les chasselas , des cardinals des admirables des clairettes …la famille Maltinti développe d’autres cultures prédisposées aux sols sableux du Deves comme les asperges, les abricots, les pruniers…

C’est en 1994 que Laurent Maltinti aidé de toute sa famille restructure le domaine . Apportés au Cellier de Laure à Noves, les raisins cultivés en culture bio sont mis à part et un premier millésime est produit en 2014 après 20 ans de restructuration.